Tout-sur-google-earth a 5 ans.


Youpi ! Cotillons, Champomy et noix de cajou.



"Cinq ans ? Oh, mais il ne fait pas que son âge, il a tellement grandi ! D'ailleurs, ça ne devrait pas grandir. Parce qu'après, invariablement, il y a l'âge bête (surtout chez les garçons...). Mais moi, je vous le dit, il nous fera un beau centenaire."


Mais au fait, à quoi ressemblait Google Earth il y a 5 ans ?

On sort les grimoires, on fouille parmi les neurones de son ordi et au fin fond de son disque dur personnel, et on embarque, tel le Docteur Emmett Brown, pour un voyage dans le temps à bord d'une DeLorean DMC-12 relookée (mais on peut aussi faire le voyage en Deuche, c'est comme on veut).



CHAPITRE I : la genèse du commencement


Tout commence en 2004, dans une vallée qui fleurait bon le silicium (et peut-être aussi le silicone).


La Silicon Valley, 37°25'47.13"N 122° 1'58.40"W

Un beau jour, Google passe devant un drugstore, rentre dans l'échoppe, et en ressort après avoir acheté Keyhole Inc. Ça n'a pas l'air, comme ça, mais cette décision sans doute irréfléchie a littéralement révolutionné ma vie. Si, je vous jure !

Keyhole avait développé Earth Viewer, un globe numérique payant. En passant sous la coupe de Google, le logiciel a changé de nom, et il est devenu gratos, ce qui, il faut bien l'admettre, est bien moins cher que lorsque c'est payant.

Ayant passé ma jeunesse a essayer de collectionner tant bien que mal des images aériennes ou satellites, l'arrivée de Google Earth m'apparaissait comme l'arrivée du Messie. Mais si !

On est en 2005. Et ça y est, on vient d'installer Google Earth sur le PC, ce qui signifie qu'on a une connexion Internet en haut débit (moi, j'ai installé GE au boulot, parce que chez moi, la connexion ressemblait à s'y méprendre à du 128 K/bit qui aurait bouffé une choucroute garnie en pleine canicule). On enfile donc notre panoplie de Critobal Colombus, et on va embarquer pour une découverte du monde, le scorbut et le mal de mer en moins.



A SUIVRE

CHAPITRE II : maison douce et accueillante (*)

(*) traduction perso de home sweet home

On est donc en 2005, et on lance Google Earth pour la première fois, et là, on a tous fait la même chose : on a voulu allé voir sa maison / son immeuble / son palais / sa yourte (rayer les mentions inutiles).

Pour y arriver, deux techniques : utiliser la souris et voguer sur la planète pour trouver le bon endroit, ou taper le nom de la ville dans le cadre approprié pour que GE fasse tout le boulot.

Ceux qui ont choisi la deuxième solution, celle qui avait l'air bien plus fastoche, ont eu alors de drôles de surprises. L'habitant de Bayonne s'est retrouvé dans le New Jersey, juste en face de New York (véridique !), celui d'Orléans a atterri en Louisiane... C'est tout juste si le parisien n'a pas été catapulté dans le Texas, sur les traces de Wim Wenders. Quant au citoyen de La Motte du Caire (Alpes de Haute Provence), il a visité plus tôt que prévus les pyramides égyptiennes !

Bon, on finit par trouver plus ou moins facilement son home sweet home. Et là, c'est le drame.

Première déception : "c'est quoi cette merde ?" Une tâche informe, une erreur de peintre, un flou même par artistique. "Et c'est là que j'habite ? Faut pas que ça s'ébruite, sinon, je suis grillé à vie..."


Oraison, Alpes de Haute Provence - 43°54'58.33"N 5°54'28.42"E

En plus, à cette époque lointaine où vivait encore les derniers dinosaures (ceux qui n'avaient ni téléphone portable, ni antenne parabolique sur leur toit, et qui se servaient encore d'une clé pour faire démarrer leur voiture), les images GE avaient la particularité d'être floues sur les côtés. Problème de carte graphique ? Que nenni ! La terre est ronde (enfin, personnellement, je pense que la terre est plate, sinon, c'est reconnu scientifiquement, si elle n'était pas plate, on se casserait tous la gueule au fond d'un gouffre sans fond... et on aurait l'air fin, entassés les uns sur les autres au fond d'une oubliette sans fond !), et comme la terre est ronde, il est logique qu'avec un appareil photo fabriqué par des ouvriers quasi-bénévoles qui pensent que le terre est plate, il y ait un petit problème de lentille (la lentille optique s'entend, pas la plante dicotylédone annuelle appartenant à la famille des Fabaceae ou légumineuses, largement cultivée pour ses graines comestibles riches en protéines).

Les p'tits jeunes ne me croient pas ? Alors un petit exemple, histoire de rendre cette histoire moins monotone. Je vous ai choisi une image de l'époque, la plus haute définition du moment (impossible à l'époque de voir distinctement humains, chiens, ou de reconnaitre un modèle de voiture). Mais la qualité de cette image, fort appréciable au demeurant, c'est un peu l'arbre qui cache le désert.


Chrysler Building, New York - 40°45'07.20"N 73°58'29.37"W

CHAPITRE III : les bonnes résolutions


La première déception passée, comme on y croyait quand même un peu, on a continué la visite mondiale. Et là, les choix ont divergé. Ainsi, 99% des google-terriens en herbe sont allés voir les restes plus trop fumants du World Trade Center (où l'on ne voyait d'ailleurs pas grand chose, vu qu'il n'y avait plus rien à voir)...


Ground Zero - 40°42'42.58"N 74° 0'45.04"W

... et 1% sont allés visiter leur lieu de vacances. Et là, bingo, ça a été le bon choix : on a alors découvert que la qualité des images des lieux de villégiature étaient bien meilleur que celle du Groland du Centre. Les ingénieurs qui ont entre leurs mains les satellites sont donc comme nous : ils ne pensent qu'aux vacances.

La suite des visites nous a permis de comprendre que le monde se divisait en deux : le monde en basse définition, et le monde en définition bien meilleure (mais rien à voir avec ce que l'on connait aujourd'hui).


Lombard Street, San Francisco, publiée sur TSGE le 16.2.2006


La Tour Eiffel (celle de Paris), publiée sur TSGE en octobre 2006


Marché aux épices, Kenya. Photo "National Geographic", publiée sur TSGE en mars 2006 - 0° 2'45.79"N 37°39'38.74"E

Toutefois, on faisait quand même de belles découvertes dans les zones en basse définition (qui couvraient alors 95% du globe).


Désert du Namib - 24°43'07.48"S 15°28'57.10"E

Puis la résolution s'est progressivement améliorée. Combien d'heures avons-nous passé à survoler Las Vegas, première ville en haute résolution ?


36° 4'44.76"N 115°10'11.61"W


36°04'41.62"N 115°10'17.59"W


Et Sydney, ville qui a l'air en perpétuelles vacances, et qui fut survolée par l'avion Google le 26 janvier 2007 ?


33°51'12.63"S 151°13'59.15"E


33°47'20.95"S151°17'22.21"E


TO BE FOLLOWED

CHAPITRE IV : un monde en trois dimensions


Le relief, c'est l'option qui a fait basculé Google Earth dans un autre monde. Même s'il existe les cartes en relief, là, on dépassait l'atlas ou la mappemonde.

Alors, évidemment, au début, le relief était un brin folklorique, comme on le voit ci-dessous dans Monument Valley. Il faut un peu d'imagination pour se projeter dans un film de John Ford ou dans Il était une fois dans l'ouest.


36°58'56.05"N 110° 6'44.26"W

Mais malgré la faible résolution, on pouvait avoir de belles surprises


La marche occidentale de la Péninsule arabique - 18°54'48.45"N 41°55'34.75"E


Les bâtiments en 3D on également commencé à voir le jour. Au début, c'était un peu version "on a fini de couler le béton, on fait quoi maintenant ?"...


L'Empire State Building et le skyline de Manhattan

Puis vinrent les bâtiments texturés. Mais un seul bâtiment isolé en pleine ville, ça donnait un air inattendue au paysage urbain.


La Corogne

Nous étions donc dans l'attente perpétuelle : l'attente d'une 3 D qui reproduise fidèlement les paysages, l'attente de villes entières en 3 D texturée. Mais on
ne savait pas si ça arriverai un jour.


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